Moi, Mekah (L’auteur de ce blog fait du rap)

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Il parait qu’on n’est jamais mieux servi que par soi même. Cet adage a sans doute été trop bien compris par la majorité des rappeurs actuels, tant l’egotrip, exercice de style incontournable de la culture Hip Hop, s’est développé ces dernières années. Ne me considérant pas vraiment comme un « rappeur actuel »,  j’ai tenté d’éviter de sombrer dans l’auto-plébiscite et l’arrogance gratuite dans mes textes. Peut-être n’avais-je pas le talent pour me le permettre, me direz-vous? Cela dit, il me semble que le manque de talent n’a jamais empêché personne d’être imbu de la sienne. N’ayant plus de site internet, mis à part une page facebook que j’alimente de statuts à la con et de pensées philosophiques de comptoir, je me suis décidé à utiliser mon blog à des fins autopromotionnelles. Enfin, façon de parler puisque je n’ai pas grand chose à vendre, tous mes projets musicaux étant désormais disponibles gratuitement sur la toile. On va donc dire qu’il s’agit plutôt d’une sorte de résumé de ma « carrière » dans le Rap, d’un inventaire, d’un curriculum vite fait.

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Ayant grandi dans le 19e arrondissement de Paris, quartier très cosmopolite de la capitale, j’ai découvert la culture Hip Hop sans m’en rendre compte. Là où nombre de mes confrères racontent la claque qu’ils se sont pris en découvrant l’émission « H.I.P.H.O.P. », en voyant les premiers graffs ou des jeunes à bonnets tournant sur la tête, moi je ne me souviens même pas comment le Hip Hop est arrivé dans ma vie. Dans mes souvenirs, je dansais le poppin’, tapais des phases de break avant même de savoir comment ça s’appelait. Victime d’une maladie de la hanche à l’âge de 5 ans, faire le robot, me trainer par terre ou effectuer des mouvements saccadés originaux me permettaient de me dépenser sans que mes jambes soient un handicap. Etant mauvais dans tous les sports, il fallait bien que j’ai un minimum d’activité physique.

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Le rap, je l’ai découvert à travers les tubes de Benny B, MC Hammer, Kriss Kross, MC Solaar, IAM et leur fameux « Je danse le Mia ». J’avais 13 ans et j’écoutais autant ces groupes que du rock ou de la dance, très en vogue à l’époque. Enfant plutôt timide, j’avais pris l’habitude de m’épanouir dans l’écriture. Mes parents étant tous deux très littéraires, je ne faisais que reproduire ce que je les voyais faire. Mon premier texte de rap était une sorte de pastiche du style de Solaar, une énumération de mots compliqués, plus ou moins scientifiques, que moi même je ne comprenais pas forcément mais qui sonnaient bien.

frontC’est en déménageant à Rennes, quelques temps après le divorce de mes parents, que le virus du rap m’a réellement touché. Peut-être est-ce le manque de Paris qui m’y a poussé, toujours est-il qu’à l’époque, être fan de rap n’était pas encore la norme et était même assez mal vu. La plupart des gens pensait alors que cette musique n’était qu’une mode passagère et ne comprenait pas ce qu’un petit blanc, qui ne vivait même pas dans une cité de banlieue, pouvait y trouver. C’est en voyant des copines du collège qui avaient monté leur groupe, que j’ai trouvé la motivation pour me lancer moi aussi. Si trois petites blanches de milieux aisés pouvaient le faire, pourquoi pas moi? J’avais besoin de trouver un exutoire à tous mes problèmes d’ados, les souffrances enfouies au fond de moi, les galères que subissait ma famille. Je savais que ni le chant ni l’apprentissage d’un instrument de musique ne me conviendraient. J’ai donc plongé. Je ne vivais plus que pour ça. Comme en apnée dans mon petit monde du rap pour tenter de lutter contre mon mal-être, mon manque d’assurance et mon acné. Bref, je comptais sur cette activité, non pas pour faire carrière ou ressembler aux MC’s ricains, mais pour me donner un peu plus d’assurance. Alors que je ne m’intéressais pas à grand chose auparavant (à part le cinéma, ma première passion), j’avais trouvé une culture qui me plaisait, dans laquelle je me trouvais une raison d’être et une envie d’apprendre qui jusque là me faisaient défaut. Je lisais tous les magazines sur le sujet, passais des heures chez le disquaire à écouter les nouveautés, buvais les paroles des anciens qui s’y connaissaient mieux que moi, disséquais les pochettes d’albums et m’amusais à retrouver les samples utilisés. J’essayais même de traduire et d’adapter en français les textes de Snoop Doggy Dogg ou de Warren G.

Nouvelle recette (démo 1997)

Les débuts furent un peu laborieux. Sous le nom d’AGB 35 puis Master Alf puis Mister Cam, j’écrivais pendant les cours et j’enregistrais dans ma chambre sur un vieux magnétophone 4 pistes que mon père avait récupéré à son boulot. Entouré d’une bande de potes qui aimaient se moquer les uns des autres, il a fallu pas mal de temps avant qu’ils arrêtent de me tailler. Il faut dire que, même si je savais déjà à peu près écrire, le flow, lui, a mis un peu de temps à venir. Comme beaucoup d’ados, j’avais du mal à être naturel et à écrire des textes sincères. Alors je m’inventais une vie, me laissais aller à des fantasmes, que ce soit sur une vie de gangster ou sur des aventures sexuelles incroyables. Rapidement, la réalité dépassa la fiction et je me suis retrouvé mêlé à de nombreuses histoires louches : deal, vols, bagarres, dégradations en tous genres, ce qui me donnait l’impression d’être « crédible » et qui me donnait surtout plus d’assurance auprès des filles. Les soirées étaient agitées, enfumées, alcoolisées et, de temps en temps, pouvaient finir bien. Ma vie était alors assez chaotique, tout comme mon parcours scolaire. Mais, malgré mon absentéisme chronique et le temps passé à écrire et enregistrer, je restais à l’écart du mouvement rap de ma ville, pourtant très riche déjà à l’époque. J’allais aux concerts uniquement en tant que spectateur et, même si je côtoyais d’autres rappeurs, je restais assez complexé et n’osais pas vraiment me confronter. Je croyais en moi mais, lorsque je devais faire mes preuves, le stress me montait au cerveau et me rendait mal à l’aise.  Heureusement, Dao le baron, un MC parmi les plus talentueux du coin à l’époque, devint mon pote et me prit sous son aile. C’est sans doute avec lui que mon rap s’est le plus développé. Sans le copier réellement, il devint un bon conseiller et une source d’inspiration. J’étais aussi poussé par Miss Polly, une chanteuse-rappeuse un peu grande gueule qui débordait d’ambition, avec qui j’ai fait mes premières scènes. En 1998, Mister Cam devint Mekah, verlan de Cam, Camille, mon prénom tout simplement.

Jusque là (feat. Dao le baron)

A 18 ans, alors que j’étais en bac pro, j’eus l’occasion de faire quelques concerts et de monter mon premier groupe, l’Echapatwar Crew. Nous étions presque une dizaine, DJ’s, rappeurs, danseuses et chanteuses, avec plus ou moins de talent, mais le fait d’être nombreux nous donnait du courage et de l’énergie. Après avoir remporté un concours de groupes lycéens et assuré quelques concerts dans des foyers ou pour des fêtes de la musique, le collectif s’est dissous naturellement, chacun suivant une trajectoire différente.

Junkie (feat. Echapatwar Crew)
De mon côté, après avoir enregistré quelques maquettes, rencontré une fille et commencé à travailler en intérim sur Paris, je pensais que ma période rap touchait déjà à sa fin. J’en étais un peu déçu et je ne continuais que par habitude, pour les potes et pour me moquer gentiment des rappeurs en place.

Un jour, une collègue de taf à qui j’avais passé un CD me dit qu’elle l’avait fait écouter à un ami de sa mère qui avait une petite maison de disques et que ça lui avait beaucoup plu. Même si je ne me suis pas emballé plus que ça, je dois avouer que l’idée de signer en maison de disques était un de mes rêves d’ado. J’ai donc pris rendez-vous avec le mec en question. Pendant près d’une heure, le type me fit de nombreux compliments sur mon rap, sur l’humour et l’originalité qui s’en dégageaient et me dit qu’il voulait produire l’un de mes morceaux en tant que single. Le hic, c’est que le morceau en question était une sorte de blague, un titre mêlant avec ironie machisme et violence gratuite sur une face B de R.Kelly. S’il avait éventuellement sa place sur un album, je me voyais très mal débarquer dans le monde de la musique avec un style qui n’était pas vraiment le mien. Peut-être que je réfléchissais trop mais je ne me sentais pas en phase avec l’idée. J’avais écrit des centaines de chansons et je pensais que me faire connaitre avec un morceau aussi vide de sens nuirait à la suite de mon parcours rapologique. Je ne voulais pas avoir l’étiquette du « rappeur comique ». Le producteur en question a du sentir que je n’étais pas prêt et n’a donc pas insisté. Je n’ai jamais eu de nouvelles de lui après ça. Mais ce semblant d’opportunité eut le mérite de me remotiver et je me remis à écrire. Mes textes seraient désormais réfléchis et, même si je comptais garder cette ironie qui me caractérise, il faudrait qu’elle soit au service d’un message, ou du moins d’un propos que je puisse assumer avec fierté.

Le morceau en question : High

C’est surtout en revenant sur Rennes et en rencontrant un jeune beatmaker du nom de Kreema que le goût du rap est vraiment revenu. Alors étudiant en technique son et débutant dans le domaine de la composition hip hop, il trouva en moi ce que je trouvais en lui, c’est à dire un partenaire de jeu avec qui progresser et expérimenter. Jusque là, je n’avais enregistré quasiment que sur des faces B et rarement avec du bon matos. Grace à son école, nous avons pu enregistrer un premier maxi dans de bonnes conditions. Cet essai, intitulé « Lascar Académie », n’était pas forcément ultra convaincant, mais il posa les bases d’une belle collaboration qui allait durer quelques années.

Lascar Académie

Eloigné du milieu Hip Hop pur et dur, je m’ouvris à d’autres styles comme le reggae, l’electro, la jungle et la drum n’bass. J’eus même l’occasion de me produire plusieurs fois dans des soirées underground aux côtés de pointures du milieu comme Jamalski, DJ Netik, Jubaï ou Tarik n Djamel. Je cherchais à l’époque à trouver mon propre style, en faisant fi de toutes les barrières que certains peuvent mettre entre les différentes musiques.

Barrières (feat. El Tismé)

Kreema bricola son premier home studio dans sa chambre et sa salle de bain. C’est ainsi qu’on enregistra un EP 8 titres intitulé « Instinct de survie » du nom du long morceau final, dans lequel, déjà, je racontais ma vie. Ce morceau, que j’avais réellement écrit et interprété dans un état second, me valut de nombreux compliments et le respect de personnes que j’admirais. Je commençais enfin à prendre réellement confiance dans mon rap et l’explosion d’internet me permit de développer mon auditoire autant que mon réseau. Les collaborations commencèrent à se multiplier et, pour la première fois en près de 10 ans, on me proposa de poser sur des mix-tapes, compils ou de faire des featurings.

Instinct de survie

C’est à ce moment là également (en 2006) que l’occasion de faire une émission de radio se présenta. Un pote qui était pote avec un pote du directeur de Radio Campus Rennes me souffla l’info que la station recherchait une nouvelle émission rap français, sans doute pour respecter les fameux quotas de « chanson française » imposés par la loi. C’est avec mon ami El Tismé (chanteur reggae, ragga, hip hop, jungle) au micro et Kreema à la technique que nous avons donc proposé le concept de C.Fran & Direkt, une émission centrée sur les musiques urbaines en français comprenant des petites rubriques hebdomadaires. Malgré nos erreurs de débutants, l’émission eut le feu vert pour passer à l’antenne et, après quelques semaines, devint un rendez-vous musical de 2 heures chaque lundi soir pour les passionnés de Hip Hop vivant à Rennes. Nous ne respectâmes pas bien longtemps le concept 100% français de départ et le son international prit rapidement autant de place. De même que les freestyles en direct devinrent rapidement la cause de débordements importants sur les horaires prévus, ce qui nous valut pas mal de remontées, d’avertissements et même de suspensions d’antenne. Suite à mon déménagement sur Lyon, C.Fran & Direkt eut également sa version sur Radio Brume, dans laquelle j’eus, avec ma copine Anastasie, carte blanche pour diffuser ce que je voulais et recevoir des artistes de toute la France (Lyon étant une ville plus fréquentée que Rennes). Cette expérience m’aura permis de faire beaucoup d’interviews ou même de partager le micro avec des rappeurs talentueux et reconnus (parmi lesquels IAM, Kery James, Prince Da, Disiz, Rockin’ Squat, Rocé ou encore Seth Gueko) mais surtout de prendre confiance et de m’exercer à l’art du freestyle.

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C’est à mon retour, un an plus tard, que je décidais de me lancer tranquillement dans l’aventure d’un vrai album solo. Le projet était clair : je voulais réaliser un disque abouti, réfléchi, sincère et que je puisse assumer à 100%. Mon ambition était qu’il puisse être écouté aussi bien par un jeune de 12 ans que par mes parents, voire même ma grand-mère. Il fallait pour ça que je me débarrasse de tous les tics de rappeur habituels, que je ralentisse un peu le débit et que j’aborde chaque sujet avec un certain recul. Pour plus de cohérence musicale, il apparut rapidement comme une évidence que Kreema en serait le seul beatmaker. Pendant près de trois ans, on enregistra des dizaines et des dizaines de sons, dans des styles variés. Certains textes eurent droit à trois ou quatre versions. Je n’avais jamais été aussi exigeant et perfectionniste. A un moment, la couleur musicale « East Coast 90’s » s’imposa. On sélectionna alors une dizaine de morceaux parmi les meilleurs enregistrés jusque là mais ne rentrant pas dans le style désiré ou n’étant pas assez aboutis pour figurer sur l’album, ainsi que quelques dubplates (pour Inity-I, un sound system local, désormais expatrié à la Réunion) et featurings récents (avec mes potes Dared, Ticoq, Djo Lango ou El Tismé, mais aussi Saloon, Boramy, Kenyon, Moi Même Flow ou Heartical Theos, artistes rencontrés au fil du temps). Cet ensemble éclectique et très dynamique donna naissance à ma première net-tape : « Avant l’Buzz : P’tit Voyou Tape » qui sortit en décembre 2009.

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« Fais tourner l’Buzz » devait être le titre de mon album. Nous avions prévu de le sortir vers le printemps 2010. Seulement, nous n’avions encore jamais sorti de disque. Nous ne savions pas que ça prendrait encore beaucoup de temps. Même à petite échelle, l’autoproduction demande une certaine organisation et une certaine rigueur, ce qui n’était pas forcément mon fort à la base. Il fallait commencer à réfléchir à la promo, trouver une pochette, penser au mix, au mastering, à la fabrication, etc. Il fallait surtout qu’on termine l’enregistrement car, même si nous avions déjà de nombreux morceaux, je n’avais jamais eu autant d’inspiration pour écrire, et Kreema progressait aussi beaucoup dans sa façon de travailler. Il était aussi de moins en moins disponible, travaillant à la création de son entreprise (le studio Surmezur) et étant très sollicité par les autres rappeurs locaux. Ce n’est finalement que début 2011 que nous avons décidé d’établir le tracklisting final. 16 titres, tous abordant des thèmes différents et chers à mes yeux (la religion, le racisme, la mort, mais aussi des choses plus légères comme l’amitié, la fainéantise ou la mauvaise foi), avec des styles variés mais partageant un état d’esprit commun, des invités triés sur le volet parmi mes proches et la crème des MC’s rennais actuels. Entre temps, j’avais, avec l’aide de mes potes et de mes acolytes de C.Fran & Direkt, mis sur pied la compilation « Rain City » visant à promouvoir les rappeurs de ma ville. Ce projet m’avait permis de me familiariser avec la production exécutive et la promotion. Les retours, bien que modestes, étaient encourageants. J’étais devenu, un peu malgré moi, une sorte de défenseur du rap rennais, ce qui me valait à la fois respect et mépris dans ce petit milieu où les égos de chacun ont tendance à monter à la tête.

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C’est en mai 2011, alors que je quittais à nouveau Rennes pour Paris et arrêtait C.Fran & Direkt après cinq ans de service, que mon premier clip « Blanc » débarqua sur la toile. Ce morceau à la fois engagé et plein d’humour, avait déjà eu son petit succès lors de concerts et sur la compilation « Vibrations électriques 3 » qu’avait réalisée Radio Campus Rennes. Je fus quand même plutôt agréablement surpris par les réactions positives autour de la vidéo car j’avais peur que le point de vue soit mal compris. Il faut dire qu’on avait pas trop mal bossé avec « We Made It » et que le clip apportait de nombreuses idées supplémentaires au morceau et en renforçait l’aspect comique tout en appuyant le propos antiraciste.

Ce morceau n’était pas forcément le meilleur de l’album mais il avait le mérite d’interpeller et de présenter mon univers. Il était temps de finaliser tout ça. L’album, rebaptisé « Trop vrai pour être beau », partit donc au mixage chez mon oncle Ilan, à l’Auditorium de St Ouen, puis chez dK Mastering avant d’être envoyé à la fabrication avec une belle pochette, simple et efficace, réalisée par mon pote BR. L’écriture, l’enregistrement et la finalisation de cet album furent marqués par la douleur et la tristesse. En effet, après un long cancer, ma mère disparut au mois d’août. C’est le 30 septembre 2011 que j’eus enfin l’honneur de présenter l’objet au public rennais, à l’occasion d’un mémorable concert de deux heures au Bar’Hic. Ce fut un moment exceptionnel de ma vie. Mes potes Ticoq, Kingsta, Djo Lango, Kenyon, Koutla, Enogy ou encore Ti-Mano étaient présents, tout comme les deux DJ’s principaux de l’album : Kelda et Sauza. En deux jours, plus de 100 CD furent vendus. Même si ça n’a rien d’impressionnant par rapport aux ventes d’artistes « officiels », je ne m’attendais pas à un tel succès, avec une promo quasi nulle et une indifférence quasi générale. Malgré ça, le stock s’écoula très rapidement.

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En mai 2012, la compilation « Rain City » ressortit en version améliorée et accompagnée du clip du même nom (le morceau avec Kenyon, Doc Brrown et K.Oni figurant à la fois sur mon album solo et sur ce projet collectif). Cette vidéo réalisée avec soin par Bertrand Marin profita d’un certain engouement et nous permit d’avoir quelques articles sympathiques dans la presse locale et sur les sites spécialisés. Un concours de remixs permit également au morceau de se faire une nouvelle jeunesse. Pas moins de 30 beatmakers y participèrent.

Un autre évènement tragique vint gâcher cette année puisque mon père décéda lui aussi durant l’été, quelques jours avant mon dernier concert au festival Les Moyens du Bord. Malgré la tristesse qui me touchait, le show fut le plus jouissif et sans doute le plus réussi de ma vie. Accompagné de Ticoq, DJ Sauza et Dared, nous avons pris énormément de plaisir et le public avait l’air d’en faire autant. Un grand moment.

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Dans la foulée de toute cette émotion, j’ai eu l’honneur d’être sélectionné pour le Palmarès du Mensuel de Rennes parmi les artistes les plus prometteurs de la capitale bretonne. Je fus, encore une fois, assez flatté de me retrouver à la 2ème place des deux classements : celui du jury de professionnels (parmi lesquels Wax Tailor et Le Peuple de l’herbe, quand même) ainsi que celui des internautes (qui ont vraiment assuré sur ce coup là).

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Les mois qui ont suivi, j’ai nettement moins écrit. J’avais beaucoup de paperasse à gérer et besoin de faire le point après les différents événements qui venaient de se produire. J’ai tout de même répondu aux sollicitations et participé à différents projets (les albums de Darez, Ktema, I&A, OMNP ou encore les compils Stayrap, Armature ou Maximum Boycott 4) mais l’inspiration n’était plus aussi présente.

Voila pour ma « carrière » jusqu’à maintenant. Rien d’impressionnant c’est vrai, mais je suis plutôt fier de ce parcours et surtout des rencontres et des bons moments que ma passion pour le Hip Hop m’a permis de vivre. Même si je continue à gratter quelques textes, à répondre aux sollicitations et à enregistrer pour le plaisir dans ma chambre, seul ou avec mon « alcolyte » Ticoq (avec qui je forme le groupe Tombés Du Camion), je ne sais pas si je continuerai longtemps à faire le rappeur. Une chose est sûre : je n’arrêterai pas l’écriture. J’ai ce truc dans les gènes et j’en ai fait la promesse à mon père avant qu’il parte. D’une manière ou d’une autre, j’aurai toujours ce besoin d’évacuer ce qui est dans ma tête, d’exprimer mes doutes, mes angoisses, mes craintes et mes colères, cette envie de faire rire et réfléchir, et surtout de partager, même si je sais que peu d’entre vous auront eu le courage, l’intérêt ou la patience de parcourir ces lignes jusqu’au bout. Même si je me sens toujours seul au final. Seul contre tous. Je sais que nous sommes nombreux à ressentir cette même solitude. Merci à vous.

Merci également à tous ceux qui soutiennent, parmi lesquels Stayrap, Artmature, ATK’s TV, Nex Rezo, Kedo Management, Ouest Coast, Just35HipHop, HH4Ever, Zikaload, Raplike, Urban Tribune, et bien sûr à tous mes potes et supporters.

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4 commentaires pour Moi, Mekah (L’auteur de ce blog fait du rap)

  1. SIKA dit :

    Et merci à tes fans aussi merde quoi !! 😉

  2. Junior dit :

    Merci à toi Mekah

  3. Mozpic's Mo dit :

    superbe texte qui te resume bien. du moins de ce que je vois a travers la toile. etant timide comme toi je n ai jamais osé aller vers toi et pourtant je t ai croisé plusieurs fois!

  4. gleub dit :

    Au BAR’HIC j’y étais!!!

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